Bandeau.

Lorsqu'une connaissance passait sur le chemin près de la maison, elle se manifestait avec suffisamment d'importance en espérant ainsi une invitation impromptue. Si l'appel discret demeurait sans suite, elle pouvait envisager une visite avec ou sans l'invocation d'un motif. Simplement pour la convivialité !
 
Constant emmenait alors ses invités pour un verre de vin (rosé ou blanc) à la cave/cellier qu'il avait fait construire près du hangar, mais dont il avait lui-même creusé les fondations à la pioche et à la pelle. Les verres étaient rincés avec une petite quantité de vin de la bouteille débouchée pour la circonstance. Après dégustation et en attendant la prochaine utilisation, ils étaient retournés sur un égouttoir maison : des doigts de bois insérés en épi dans un rondin de forme hémisphérique. Les enfants appréciaient la situation car ils savaient que leur participation à cette réunion était récompensée par quelques gouttes du breuvage choisi par l'aïeul, le maître des lieux. 
 
De son côté, Ida proposait un café ou une liqueur de sa réalisation (cassis, tanaisie, ratafia...) en priant les convives inopinés de prendre place à la table. Car, disait-elle, "on ne boit pas un café debout !". Beaucoup de temps s'est écoulé avant que cette expression, souvent entendue, soit assimilée dans son vrai sens, au second degré : "prenons le temps de savourer pleinement ce moment d'échange, la consommation n'étant qu'un prétexte ..."