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La toilette matinale (quotidienne) pompe manuelle 1s'effectuait en bout de la table de la pièce à vivre près des fenêtres. Par une suite de mouvements de son bras de bas en haut, la pompe laissait couler un large flot en provenance du puits. En général, un seau métallique réceptionnait le précieux liquide transparent et pur. L'absence d'eau courante engendrait de facto celle d'un lavabo et d'une douche.
 

Un gant de toilette humecté et enduit de savon de Marseille déposait une couche moussante sur la peau. Après rinçage dans une cuvette en émail remplie à moitié, la main en tissu éponge récupérait la pellicule chargée de crasse. L'opération se terminait par un rapide séchage à l'aide d'une serviette.

 

Une glace située en hauteur entre les deux ouvertures et inclinée vers le sol aidait à la réalisation de la coiffure. Une raie nette, bien marquée, séparait la chevelure en deux parties opposées donnant une allure apprêtée, figée, un peu kitch. Elle reproduisait celle du géniteur avec une conformité quasi parfaite.

 

Un shampoing, en général aux œufs, était effectué toutes les deux ou trois semaines dans des conditions similaires : un broc versait l'eau sur la mousse des cheveux au dessus de la cuvette à plusieurs reprises. Ils étaient sommairement essorés, puis coiffés immédiatement, encore humides. Ainsi, plus maniables et dociles, ils favorisaient l'action et l'efficacité du peigne. Et en séchant, les formes s'imprimaient dans la mémoire.

 

Quant aux dents, elles ne connaissaient ni la brosse ni le dentifrice. La découverte viendra plus tard... après l'apparition des premières caries...