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AVillée, les repas représentaient des moments privilégiés, rythmant les journées avec une grande rigueur. En plus de la .recharge en énergie des organismes, celui du midi autorisait une pause, un moment de détente, après le labeur matinal. Celui du soir signifiait la fin des efforts diurnes et promettait une nuit de repos réparateur. Ils rassemblaient tous les membres de la famille dans la pièce principale, autour de la table. Mais, pour les enfants, ils obéissaient à quelques rituels qu'ils devaient impérativement respecter :


Les enfants avaient comme premier impératif de "mettre la table" préalablement : assiettes, verres et couverts étaient placés aux différentes places assignées, Ida entre les deux enfants, Constant en bout dans la largeur.


La deuxième obligation consistait en le maintien d'un climat serein : "on doit entendre les mouches voler !". Il était interdit de parler, de jouer, de se laisser envahir par tout type de distraction pendant leur déroulement. Les seules paroles autorisées consistaient en diverses demandes indispensables (une nouvelle tranche de pain, un verre d'eau, un supplément de la ration proposée...), et au bon moment : "Je viens de m'en couper, tu attendras que j'en recoupe !". De plus, la portion servie devait disparaître de l'assiette parfaitement essuyée. Il était impossible de ne pas apprécier un mets : "c'est bon pour Constant, c'est bon pour toi !". Quand l'autorisation était prononcée, il était permis de "sortir de table".

Enfin, un troisième devoir consistait en l'aide apportée à Ida pour le nettoyage de la vaisselle. Elle était lavée dans une bassine, rincée par trempage dans une autre puis mise à égoutter sur la table. Chacun avec un torchon, les enfants procédaient à son essuyage et son rangement dans les placards.