Bandeau.

Chaque matin, avant le départ pour l'école, Ida imposait le passage dans la petite cabane située un peu à l'écart du bâtiment d'habitation. Elle était construite en planches de bois rabotées grossièrement, juxtaposées et clouées. Les imperfections de leur usinage laissaient apparaître des interstices entre elles. Ils permettaient le balayage du regard des évènements de la cour, faisaient fonction de ventilation naturelle permanente (VNP), et parfois étaient complice d'un courant d'air non souhaité. Le siège, en bois lui-aussi, était percé par une ouverture circulaire d'un bon quart de mètre de diamètre. Elle offrait une vue difficile à éviter sur la matière stagnante sur le sol, autant odorante qu'inesthétique. Un crochet métallique fixé à une paroi verticale était enfilé dans un paquet de demi-pages de la revue hebdomadaire "Rustica". Leur usage premier ne se révélait pas d'une efficacité exceptionnelle et ne s'avérait pas d'une grande douceur pour les parties du corps côtoyées. En second lieu, la "distraction" proposée pouvait être hachée, morcelée, tronquée, imposant des recherches, parfois vaines, de reconstitution car l'empilement des feuillets, comme la découpe des pages, avait suivi un processus purement aléatoire...
 
L'opération consommait parfois un laps temps non négligeable. Ce qui obligeait Daniel à puiser dans son stock de patience. Heureusement, il en était bien pourvu ! Néanmoins, cette action quotidienne se concluait généralement de manière positive, concrète. La journée avait bien commencé, son déroulement ne pourrait être que satisfaisant...